Les plongeurs spéléologues explorent la source de Bouzic

Des investigations sont actuellement menées sur la source de Bouzic, en collaboration avec l’association de spéléologie locale (BOC) et le bureau d’études Aquifères. Elles permettront d’établir une révision de la Déclaration d’Utilité Publique (DUP) du captage. Bénéficiant pourtant d’une bonne eau de qualité, la source de Bouzic (SMAEP Périgord Noir) est aujourd’hui seulement utilisée comme un captage de secours. Ce sont les forages profonds qui sont majoritairement sollicité pour l’eau potable, prélevant ainsi une ressource en eau précieuse et vieille de plusieurs milliers d’années. A la suite des préconisations des équipes du SMDE 24, le SMAEP Périgord Noir souhaite remettre en service la source de Bouzic afin de diversifier les ressources en eau et réduire la pression sur les nappes captives. Une DUP à consolider La déclaration d’utilité publique (DUP) en vigueur sur le captage date des années 1950-1960. Elle n’assure aucune protection réelle du bassin d’alimentation de la ressource et ne correspond plus aux besoins d’aujourd’hui. C’est pourquoi le SMDE 24, en lien avec le SMAEP Périgord Noir, porte la révision de cette DUP, afin de mieux protéger la source et envisager sa remise en exploitation. Pour construire un dossier solide, il est nécessaire d’améliorer les connaissances sur le fonctionnement de la source et donc de son réseau souterrain. Le rôle des spéléos dans la révision de la DUP Pour mieux délimiter les directions de circulation du réseau souterrain, le SMDE 24 a sollicité l’expertise des spéléologues du secteur. Plusieurs plongées par mois sont menées par la section spéléo du Bouzic Omnisport Club (BOC) permettant d’avancer dans la cartographie et la compréhension du réseau. La source n’a pas été plongée depuis les années 1990. Les spéléologues redécouvrent ainsi un vaste réseau souterrain estimé à près de 12km de galeries, accessibles à pied et en plongée. Au-delà des explorations souterraines, et grâce à leurs connaissances du terrain, les spéléologues participent aussi au repérage des éléments géomorphologiques de surface (sources, gouffres, dolines). Plusieurs traçages sont aussi programmés à l’automne (au minimum 5) en collaboration étroite avec le SMDE 24, le BOC et le bureau d’études Aquifères pour affiner les connaissances sur les circulations souterraines. Ces résultats, combinés aux explorations et travaux déjà engagés, permettront d’établir une connaissance plus fine de la ressource et viendront renforcer le futur dossier de DUP. Cette collaboration se mobilisent de façon bénévole. Les spéléos, passionnés, trouvent là un nouveau terrain pour expérimenter et enrichir leurs pratiques, tout en faisant progresser les connaissances scientifiques du secteur. Le SMDE 24 a équipé le club d’un GPS pour les explorations de surface. La démarche permettra ainsi de bâtir une nouvelle DUP adaptée aux enjeux actuels, protéger efficacement la source de Bouzic et permettre, à terme, de diversifier les ressources en eau potable du territoire. Rencontre avec Thierry Felix, spéléologue passionné Spéléologue sur son temps libre depuis une quarantaine d’années, Thierry Felix explore aussi les grottes et la préhistoire dans le cadre de sa vie professionnelle. La grotte de Bouzic est au cœur de vos explorations. Qu’a-t-elle de particulier ?Bouzic, c’est la plus grosse cavité du département. Elle est fascinante car elle rassemble tout ce que l’on peut observer en spéléologie : des galeries variées, des formations étonnantes, comme des “planches à clou” qui forment une sorte de dentelle sur les parois. C’est à la fois très beau et étonnant, ce qui attire des passionnés venus d’autres départements. Quels sont les accès à cette grotte ?Nous disposons de deux entrées : l’une par le “trou du vent”, l’entrée classique, et l’autre par la résurgence de la fontaine, accessible grâce à l’accord du SMDE 24. Cette seconde entrée s’était bouchée avec le temps et nous avons dû désobstruer l’accès au siphon pour y accéder de nouveau. Elle mène à un siphon de 211 mètres. Dernièrement, nous y avons découvert de nouvelles salles émergées proche de l’entrée, probablement en rapport avec de nouvelles branches du réseau encore inconnues. Vous y avez travaillé dès les années 1990 ?Oui. La dernière fois que j’y ai mis les pieds avant une longue pause, c’était en 1995. Nous commencions à explorer la rivière avec des plongeurs pour comprendre la circulation de l’eau puis l’accès a été fermé pendant plusieurs années. Ce n’est qu’en 2013 que nous avons pu reprendre nos travaux de recherche. Vous parlez de la circulation de l’eau. Pourquoi est-ce si important ?Les cavités existent grâce aux circulations souterraines. La spéléologie est donc étroitement liée à l’eau et il est important pour nous de comprendre le réseau sous nos pieds. Nous établissons des cartographies en installant, par exemple, des balises émettrices dans la rivière souterraine. Leurs ondes magnétiques nous permettent ensuite de localiser la rivière en surface. Ces cartes sont utiles pour le SMDE 24 puisqu’elles participent à définir le bassin d’alimentation d’un captage. C’est pour cette raison que nous collaborons régulièrement ensemble. Nous avons la chance d’exercer une passion qui soit également utile aux travaux scientifiques. Concrètement, comment se déroule une plongée sous terre ?Une plongée, même si elle ne concerne que deux plongeurs, mobilise beaucoup de monde : une vingtaine de personnes au total. Il faut apporter du matériel, de l’organisation, assurer la sécurité de ceux qui sont sous terre et compter sur une équipe de surface pour radiolocaliser les balises posées au-delà des siphons plongés. C’est un travail d’équipe qui nécessite aussi une bonne capacité physique et un bon entraînement. https://youtube.com/watch?v=h1b-2N_jhvY%3Fcontrols%3D1%26rel%3D0%26playsinline%3D0%26cc_load_policy%3D0%26autoplay%3D0%26enablejsapi%3D1%26origin%3Dhttps%253A%252F%252Fwww.smde24.fr%26widgetid%3D1%26forigin%3Dhttps%253A%252F%252Fwww.smde24.fr%252F2025%252F10%252Fles-plongeurs-speleologues-explorent-la-source-de-bouzic%252F%26aoriginsup%3D1%26vf%3D1 https://youtube.com/watch?v=3tvAd7_f16Q%3Fcontrols%3D1%26rel%3D0%26playsinline%3D0%26cc_load_policy%3D0%26autoplay%3D0%26enablejsapi%3D1%26origin%3Dhttps%253A%252F%252Fwww.smde24.fr%26widgetid%3D3%26forigin%3Dhttps%253A%252F%252Fwww.smde24.fr%252F2025%252F10%252Fles-plongeurs-speleologues-explorent-la-source-de-bouzic%252F%26aoriginsup%3D1%26vf%3D1

Un modèle gagnant-gagnant à Mialet

Le SMDE 24 vient d’acquérir environ deux hectares de terres autour du captage d’eau potable de Mialet afin de renforcer la protection de cette ressource stratégique pour la commune. Cette acquisition s’inscrit dans un projet global de protection. En effet, plusieurs aménagements vont être réalisés : coupe, abattage et étêtage d’arbres raisonné pour satisfaire plusieurs enjeux locaux, à savoir : créer un chemin d’accès vers le captage, mais également mieux sécuriser le périmètre de protection immédiat (PPI) du captage en remettant en place une clôture. L’enceinte du PPI étant située sur une zone humide, les travaux d’aménagement incluront également la préservation et le maintien du milieu et des habitats en faveur de la biodiversité. Sur ces terres nouvellement acquises, un agriculteur était en fermage depuis plusieurs années pour du fauchage de prairie. Cette activité correspondant déjà aux objectifs de préservation de la qualité de l’eau, le SMDE 24 a proposé de mettre en place un Bail Rural à Clauses Environnementales (BRCE) afin d’assurer la pérennité de cette pratique vertueuse. Ce dispositif foncier permet d’être respectueux de l’environnement tout en assurant une exploitation agricole, maintenant ainsi l’activité économique locale. Ce bail, signé à la mi-septembre, marque la mise en place du deuxième BRCE par le SMDE 24 cette année. Cette démarche illustre la volonté d’aller au-delà des seules clôtures de captages : protéger l’eau, c’est aussi encourager les bonnes pratiques agricoles et faire vivre nos territoires. La mise en place de ces BRCE constitue ainsi une première étape vers une utilisation plus large des outils fonciers disponibles. Renseignements : Oanell Gervais Briand, chargée des affaires foncièresoanell.gervais-briand@smde24.fr05.53.46.43.4207.63.97.93.10

Un exercice grandeur nature à St Cyprien

Les habitants de la Communauté de communes Vallée Dordogne Forêt Bessède ont pris part à un exercice grandeur nature destiné à les sensibiliser aux risques de pollution de l’eau potable. Le scénario retenu : le renversement d’un camion-citerne et le déversement de son contenu dans un cours d’eau, en amont du captage de Saint-Cyprien. Pour rendre la simulation concrète, les participants ont injecté un colorant fluorescent dans la rivière. Impressionnante par sa couleur, la fluorescéine sodique utilisée est pourtant inoffensive pour l’environnement et la santé, et sert régulièrement dans les études scientifiques sur les cours d’eau. Cet outil pédagogique a permis d’imaginer les conséquences d’un tel accident et surtout de réfléchir collectivement aux bons réflexes à adopter en cas de crise.  Organisé conjointement par la communauté de communes et le Syndicat Mixte des Eaux de la Dordogne (SMDE 24), cet entraînement a aussi permis aux agents du SMDE 24 de présenter leurs missions et les aspects souvent méconnus de l’approvisionnement en eau potable. Une immersion qui a donné lieu à de nombreux échanges avec les habitants, mettant en lumière le long parcours de l’eau avant d’arriver, potable et de qualité dans tous les foyers, y compris face à des scénarios catastrophes. Cet exercice s’inscrivait dans le cadre du Défi Eau lancé en mars dernier. Cette initiative mobilise chaque mois habitants, entreprises locales et scolaires autour de gestes concrets pour économiser et protéger la ressource en eau. Près d’une soixantaine de personnes relèvent régulièrement ces défis et ils étaient une dizaine à participer à cette simulation grandeur nature.

Vers une modélisation par grands aquifères

Dédié au suivi des niveaux d’eau, notre outil Survéo continue de se développer. Il permet désormais la visualisation par grands aquifères du département. Aujourd’hui, l’outil Survéo centralise et automatise les données des exploitants et synthétise les résultats sous forme de tableaux, de graphiques et de cartes. Chaque semaine, ce sont près de 7 000 données qui remontent de nos délégataires. Elles concernent tous nos captages (forages, sources, puits ou prises d’eau) qui exploitent aussi bien des eaux de surface que des nappes souterraines. L’enjeu de Survéo est d’assurer un pilotage opérationnel en suivant en temps réel les volumes prélevés mais aussi d’anticiper l’avenir, en évaluant l’évolution de la ressource. L’outil ne se limite pas seulement au suivi technique : il permet aussi de proposer des perspectives d’évolution aux syndicats adhérents, en tenant compte de l’état des forages, de la vulnérabilité des ressources mais aussi des besoins futurs, par exemple avec une estimation de l’augmentation du nombre d’abonnés à l’horizon 2050. D’une visualisation par frontières administratives vers une visualisation des grands aquifères Les 239 captages gérés par le SMDE 24 prélèvent des eaux dans différents milieux (superficiels ou souterrains). Au total, 4 rivières et 7 aquifères sont exploités pour l’eau potable. La diversité des contextes hydrogéologiques rend la gestion et la protection de la ressource en eau complexe et demande une adaptation constante sur le territoire. La gestion de l’eau exige donc à la fois une vision locale (par syndicat) et globale (par aquifère). Pour rappel, un aquifère est une ressource en eau souterraine faite de roches, qui stocke l’eau et permet de la faire circuler et de la capter par des forages ou des sources. Sur Survéo, nous nous limitions jusqu’à présent aux frontières administratives des syndicats adhérents en fournissant à chacun un état des lieux détaillé de leurs captages (état et fonctionnement, quantité prélevé, niveau d’eau). Désormais, nos équipes développent une visualisation par aquifère. En effet, nos syndicats captent souvent la même ressource souterraine. La vision à l’échelle d’un syndicat reste très locale, alors qu’à l’échelle d’un aquifère on obtient une vision beaucoup plus large, qui peut s’étendre sur plusieurs syndicats voire départements. Cette visualisation permet donc de suivre l’évolution des prélèvements sur une même nappe, d’identifier les zones de tension et les interconnexions possibles entre syndicats pour assurer un approvisionnement de l’eau durable. Cette fonctionnalité de Survéo marque une avancée importante vers une gestion interconnectée, raisonnée et anticipatrice de la ressource en eau potable en Dordogne. Un outil en évolution Pour l’instant nous disposons seulement des données transmises par les délégataires et nous travaillons à l’intégration des données manquantes comme celles liées à l’agriculture ou au milieu industriel. Sans cela, il nous est impossible d’avoir une vision détaillée des pressions exercées sur les nappes de Dordogne. Un travail similaire est effectué à l’échelle national par le BRGM (Bureau de Recherches Géologiques et Minières), mais SURVEO se veut plus précis à l’échelle départementale. Survéo permet donc d’orienter les travaux d’investissement, les schémas d’interconnexion et de renforcer une gouvernance partagée entre syndicats, collectivités et partenaires institutionnels.